Le déconfinement est officiel depuis une dizaine de jours et de nombreuses incertitudes demeurent : rythme des écoles en juin, reprise du travail en présentiel, quels sont les risques réels, faut-il porter un masque en permanence et surtout, quand retrouverons nous une vie "normale". Ces questionnements, et la façon dont chacun a vécu le confinement peuvent faire surgir des angoisses.
En effet, entre le personnel soignant qui a travaillé plus que jamais dans des conditions incertaines, les parents qui ont dû gérer l'école à la maison et leur télé-travail en parallèle, ceux qui n'ont pas pu télé-travailler et qui ont connu des baisses de salaire avec le chômage partiel, ceux qui ont été confinés avec quelqu'un d'aimant et d'autres qui n'ont pas eu cette chance, ceux qui ont aimé la solitude et ceux pour qui elle fut insupportable...chacun a vécu le confinement différemment. De la même façon, chacun va vivre le déconfinement de façon différente. Une libération pour certains, une angoisse pour d'autres.
Comment peut se manifester l'angoisse ?
Pour les personnes qui n'ont jamais, ou presque, connu d'angoisse, il peut ne pas être évident de reconnaître les signes.
Les signes psychiques :
peur de s'évanouir
peur de mourir
peur de faire un malaise
appréhension à sortir, tension
terreur,
stress
Ces signes psychiques peuvent causer ou s'accompagner de signes physiques (parfois ce seront les seuls signes que va percevoir la personne) :
douleur, gêne, oppression thoracique
palpitations, tachycardie,
nausée, troubles digestifs
sensation de ne plus réussir à respirer
sentiment de peur irraisonnée
malaise, vertiges
sueurs, bouffées de chaleur
puis grande fatigue physique et psychique
Le déconfinement peut amener de façon normale des inquiétudes, des angoisses, de l'anxiété.
Mais alors, quand l'angoisse devient anormale ?
L'angoisse va devenir anormale quand :
- elle va être permanente et s'installer dans le temps,
- elle ne va plus servir à s'adapter à une situation mais qu'elle devient limitante (dans les comportements et dans la possibilité de s'adapter à une situation),
- et surtout quand elle devient une source de souffrance pour la personne qui la vit
En clair, quand l'angoisse commence à devenir handicapante pour vivre au quotidien.
D'autres troubles que l'angoisse peuvent apparaître :
une dépression
une phobie (phobie des autres, phobie des maladies, phobie de la foule...)
des troubles du sommeil
des comportements de nettoyage obsessionnel
des dépendances (médicament, alcool, tabac, drogue, et même dépendance relationnelle)
dans certains cas particuliers (notamment avec violence intra-familiale physique ou psychologique) et en fonction des personnes et des modalités de confinement, de travail, un Etat de Stress Post Traumatique, qui se traduit par une grande anxiété, une souffrance psychique, une hypervigilance, des troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie), un sentiment d'oppression, un évitement des situations qui sont un rappel de la situation et des flash qui font revivre l’événement traumatique
Que faire si je suis angoissé(e) ?
En cas d'angoisse ou de trouble comme ceux évoqués ci-dessus, dans certains cas cela peut-être normal si c'est léger et temporaire, le temps de reprendre ses marques dans un monde chamboulé par cette situation inédite. Néanmoins si les symptômes ne disparaissent pas et si cela s'installe, si cela devient handicapant au quotidien ou si cela entraîne une souffrance, il est nécessaire de consulter. Le but étant d'éviter que cela ne s'installe et qu'il ne faille plus tard traiter de façon plus lourde, plus forte.
En effet dans certains cas (la plupart) causés par cette situation, quelques séances pourront suffire. La psychologie mais aussi les thérapies brèves comme l'EMDR ou l'hypnose pourront être efficace rapidement.